Dans le cadre de ma préparation pour mon projet d’Ironman en 2017 je souhaitais boucler mon premier marathon en 2016. Mon choix s’était porté sur un marathon d’automne, une fois la saison de triathlon terminée. Récit de cette belle aventure!

Un marathon, comme toute course, il est possible de la finir sans vraiment se préparer. Mais dans ce cas il faut être prêt à souffrir. N’étant pas dans cet état d’esprit j’avais décidé qu’après mon week-end cassidien qui a bouclé ma saison de triathlon 2016, je me consacrerai uniquement à la préparation de cet objectif majeur.

Voici le profil de la course:

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Avec un peu plus d’un mois de préparation spécifique et plus de 350km de course à pied parcourus je me suis rendu la veille du marathon à Salon de Provence pour retirer mon dossard. Sur place c’est un mélange d’excitation de la première fois, mais aussi l’appréhension de l’inconnu qui me partage. Je me sens pas dans mon assiette! Qu’importe ce marathon se fera sans objectif de classement, mais en course contre moi-même et le chrono. Normalement en dessous des 3h15, et même avec le rêve de passer en dessous des 3h…

Le samedi après midi est consacré à la préparation de mes affaires, mémorisation de mon plan nutritionnel et je me fais le film de la gestion de ma course dans la tête.

Au lit à 23h30 je sais que la nuit va être courte avec le réveil qui va sonner à 6h. Qu’importe j’ai pris soin de bien me reposer les jours précédents.

Dimanche matin, réveillé à 5h45 (du coup c’est plutôt moi qui réveille mon réveil), je fonce à la douche avale mon petit déjeuner et à 7h j’ai le cul dans la voiture pour une heure de route direction Salon de Provence! Radio à fond (et bonne musique en plus entre Boney M et Polnareff 🙂 ).

Une heure plus tard je trouve une place de parking à quelques centaines de mètres de la ligne de départ pour finir de me préparer. Hydratation, petit échauffement et je me rends aux consignes pour déposer mes affaires.

A quelques minutes du grand départ je finis de m’échauffer avant de me faufiler dans la foule pour rejoindre le sas juste derrière les élites, à 5 mètres de la ligne de départ!

Coup de canon à 9h pétante! Surprise! Ça part tout doucement! Je suis sur une allure aux alentours des 15km/h, du jamais vu pour moi sur une course! Néanmoins je sais que cette allure est trop rapide pour un marathon, je décide de rapidement lever le pied afin de ne pas rester dans ma « zone rouge ».

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Le parcours de ce marathon est assez plat pendant le premier semi, nous traversons la ville de Salon de Provence, passage au milieu des champs et enfin la BA701.

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Moments forts de pouvoir courir les pistes de décollage des avions de la Patrouille de France, des Canadairs, et autres avions ou hélicoptères.

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Passage au semi en 1h34, les choses commencent à se compliquer avec des passages en foret, un revêtement plus glissant et surtout le début des montées à partir de Lançon de Provence. Heureusement une foule impressionnante d’habitants nous accueille chaleureusement et nous encourage énormément, c’est très agréable et motivant.

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Ensuite c’est un peu la traversée du désert, de retour au milieu de la forêt je suis tout seul pendant quelques kilomètres. Ca monte, ça descend, c’est un peu les montagnes russes… comme dans ma tête où mentalement je sais que je ne pourrai plus viser un chrono en dessous des 3h car depuis une dizaine de minutes je ne vois plus le meneur d’allure des 3h avec sa belle flamme rouge. 🙁

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Ma montre m’indique même un chrono final estimé de 3h10 lorsque je suis au 25è kilomètre. Je fais très attention à mon alimentation en course pour ne pas me retrouver sans jus sur la fin. Dans le cadre de ma préparation j’ai eu l’occasion de faire plusieurs sorties longues afin de bien peaufiner cet aspect. Le matin de la course, étant donné les températures très fraiches et le petit vent, j’avis décidé de rajouter une Energy Bar de chez High5 pour vraiment ne pas avoir de coup de moins bien.

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Je continue mon petit bout de chemin, passage du 30è, tout va bien. Les jambes ne montrent pas de signe de fatigue inquiétant, pas de douleurs, pas de faim ni de soif. Tout va bien.

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Passage au 32è, tient mentalement je me dis qu’il ne me reste plus « que » 10 kilomètres pour boucler mon premier marathon.

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Passage au 35è, à ce moment là je viens de dépasser ma distance la plus longue jamais parcourue en course à pied. Ça me motive, et surtout il ne me reste plus « que » 7 kilomètres.

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Passage au 37è, mes quadriceps commencent à me faire souffrir, je suis de retour sur la Base Aérienne de Salon de Provence et de nouveau sur cette lonnnngggguuuueeee piste d’atterrissage des avions. Cette fois c’est avec le vent de face par contre, et en faux plat montant! Ça devient difficile, mentalement comme physiquement.

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Les derniers kilomètres sont clairement en montée pour revenir sur Salon de Provence, mes quadriceps me font mal, très mal. Le mental commence à prendre le dessus, les jambes tournent toutes seules et le cardio explose.

Deux concurrents sont devant moi, mentalement je ne pense qu’à une chose et je me répète cette petite phrase « Tu es fort, tu vas les passer, tu vas finir dans quelques secondes »… et cette petite phrase semble avoir bien fonctionné car je vais finalement passer devant ces deux concurrents dans le dernier kilomètre avant de plonger dans une descente menant tout droit à l’arrivée de ce marathon.

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La ligne d’arrivée approche à grandes foulées, de nombreuses personnes sont amassées sur une centaine de mètres avant l’arche. Un gros coup de boost pour le moral! Un petit coup d’oeil derrière moi, personne ne reviendra dans mes pas alors je commence à ralentir et à profiter de ce moment.

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Je deviens marathonien! Le speaker annonce mon nom au micro ainsi que mon chrono de 3h06 ! Mon premier ressenti est la satisfaction d’avoir réalisé une première fois sans « trop » souffrir alors que bon nombre d’athlètes (même aguerris) ont laissé tombés les chronos à partir des 30è kilomètres… C’est aussi un peu de déception de ne pas avoir finit en dessous des 3h qui sont si proche et si loin à la fois.

Au fur et à mesure que le temps passe c’est surtout un sentiment d’accomplissement et de satisfaction qui m’envahit. Ma saison 2016 se termine sur cette bonne note, je découvre mon classement de 68è sur 1300 partants (le premier gagne en 2h22).

Je me balade sur les stands de ravitaillements et des exposants, d’agréables moments d’échanges avec d’autres participants ou supporters… avant de reprendre la voiture pour rentrer sur Marseille et de faire une bonne sieste bien méritée!

Maintenant place à une période de récupération pendant quelques jours avant de repartir en préparation pour 2017 !

Côté organisation, ce marathon de Salon de Provence était une première édition, et franchement, c’était top! De la remise des dossards au buffet de ravitaillements après l’arrivée je n’ai pas noté de points négatifs. Les consignes étaient très bien organisées et au chaud. Le parcours était bien balisé et surveillé par plus de 700 bénévoles (merci!). Les passages au ravitaillement sur le parcours se sont passés sans encombre, j’ai toujours pu avoir un verre d’eau, la séparation entre les coureurs solo et relais était un très bon point. Et surtout… le passage sur la Base Aérienne de Salon de Provence avec les canadairs, les hélicos, les avions c’était très fort en émotions!

Un grand merci à l’organisation de ce marathon, les nombreux bénévoles, les habitants pour leurs encouragements, les services de sécurité ainsi que mes partenaires. Crédit photo à Plein Cadre, C3M merci!